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Portrait de Famille avec Vanessa Von Richter, co-directrice de la fondation Anouk : croire en sa mission d’utilité publique

Pour ce nouveau portrait de famille, nous retrouvons Vanessa Von Richter dans la nouvelle aile du secteur pédiatrique de l'hôpital Nyon, sur son terrain, entre deux illustrations.

Entrepreneuse altruiste et déterminée, en 2008 Vanessa lance, avec sa collègue Béatrice Aristimuño, la fondation Anouk qui réalise des fresques thérapeutiques et peint des environnements accueillants au sein d’établissements médicaux et sociaux. Elle nous explique comment tout a commencé et pourquoi réaliser un nouveau chantier reste un vrai défi.

Nous faisons le tour de l’étage avec elle en prenant le temps de nous attarder sur les illustrations réalisées par ses équipes : un monde animé de personnages cool et attachants. Un projet de la fondation que l’on a suivi d’aussi près que possible cet été.

Avec son expérience et son recul elle nous donne aussi son meilleur conseil, celui qu’elle aurait souhaité recevoir au début de sa carrière…

Bienvenue !

Bonjour Vanessa !

Quel est l’ingrédient indispensable pour réussir un tel chantier artistique?

Nous cherchons toujours à obtenir un feedback représentatif des principaux groupes de population concernés par nos projets. Il peut s’agir des thérapeutes, de l’équipe soignante, des médecins mais aussi des patients qui doivent vivre dans ces murs lors d’un court ou long séjour.

Ici à Nyon, comme le nouveau service pédiatrique n’était pas encore créé, nous avons notamment collaboré avec la Ville de Nyon en lançant l’étude « art for impact » qui nous a servi de canvas pour réaliser les illustrations de la pédiatrie. Un groupe de réflexion d’enfants nous a aidé à cibler les bonnes couleurs et le thème de la série des fresques : la famille. C’est sous toutes ses formes et toutes ses facettes que nous l’avons représenté. On a reçu de certains enfants des dessins qui ont été repris par les artistes. Ces fresques ont été signés par les enfants.

Votre plus grand défi ?

Le lieu de notre intervention a une grande incidence sur le choix des thématiques et des couleurs de nos fresques : chaque fresque doit se fondre en parfaite harmonie avec le décor existant mais aussi la lumière.

Sur un secteur pédiatrique, comme celui-ci, nos illustrations doivent parler à un public très large, de zéro à 18 ans. Il faut trouver la bonne mesure entre les figures modèles de notre enfance (Disney) et un trait trop abstrait afin que le lieu reste accueillant. S’il doit être stimulant, cela ne doit pas demander un effort intellectuel trop poussé. Et puis il y a les peurs des petits mais aussi des grands à anticiper et prévenir, comme la peur des piqures qui peut resurgir par un simple dessin d’abeille.

Le défi peut-être aussi dans la gestion des équipes : les artistes bénévoles ont chacun leur propre histoire à prendre en compte dans l’attribution des projets.

Entreprendre, le chemin d’une vie ?

Oui certainement ! Je me rappelle qu’à l’internat j’avais fait d’une chambre, un petit magasin. J’avais dû avant la vider très rapidement, sous une semaine. C’était une condition sinéquanone de la direction, ce que j’ai fait. Je n’ai jamais dû payer de loyer et ça a très bien fonctionné ! Ensuite je pense avoir toujours voulu soutenir des causes qui me tiennent à cœur. J’exerçais déjà dans l’humanitaire avant de créer la fondation avec ma collègue Béatrice. Elle est née de rencontres et d’opportunités. Il y avait les artistes, les premiers projets et le premier donateur. Tous les feux étaient au vert pour nous lancer. L’aptitude d’entreprendre vient avec les défis et avec l’âge on prend confiance !

Votre meilleur conseil pour entreprendre dans le milieu associatif ?

Greffez-vous à une association existante qui partage votre vision et vos valeurs plutôt que de vous lancer dans la création d’une nouvelle structure. Vous pourrez ainsi acquérir le know-how nécessaire sur le terrain, en collaborant dans une équipe, et vous alléger du fardeau administratif. Les entreprises à but non lucratif ne manquent pas dans le paysage suisse et d’une rencontre peut naître un projet plus ambitieux qu’on aurait osé imaginer. C’est d’ailleurs toujours très stimulant de pouvoir puiser dans l’énergie d’une personne externe à la structure qui nous partage sa propre expérience de vie et son regard. Plusieurs fondations faitières pourront aussi vous conseiller.

Pour vous, à quoi ressemble la fiduciaire de demain ?

Votre collègue Emmanuel (Duroux) qui gère notre comptabilité et nous conseille depuis la création de la fondation (2008), connait parfaitement la structure, et c’est ce qui fait de nous un duo de choc je crois ! Mais un logiciel qui nous permettrait de suivre en tout temps les dépenses de nos chantiers serait une solution intéressante pour la fondation. Dans le cadre de l’audit des comptes, cet outil pourrait générer un rapport concis, ce qui faciliterait grandement le travail des équipes.

Cette offre existe déjà sur le marché. Seulement, pour qu’un tel outil soit réellement utile, il doit pouvoir s’intégrer organiquement à notre système comptable. (la team Innovation, on compte sur vous ! 😉)

Un chiffre qui cartonne ?

Pour une fondation, les chiffres sont de précieux indicateurs sur le niveau d’implication des équipes et des actions réalisées, année après année : 70% des donateurs présents au démarrage choisissent de nous soutenir encore. Je pense aussi au nombre de projets que nous avons déjà pu réaliser : 220 dans 17 pays.

Merci pour cet interview Vanessa !

📌 Nos interviews "Portrait de famille"

Telle une famille qui évolue sans contours, Berney Associés puise son énergie dans ses rencontres. Dans son écosystème, ses membres - nos partenaires, amis et ambassadeurs - ont en commun un optimisme contagieux et une énergie entrepreneuriale qui vous élance vers la concrétisation de projets utiles, plaisants, stimulants : des échappées que nous pensons nécessaires.

Portrait de famille est une série d’interviews sur ces personnes qui, bien souvent, lors de notre première rencontre, nous ont été familières.